Le retour des corbeaux.
Eh. Oh.
C'est pas fini cette ambiance de petits corbeaux dans le Landerneau Linkedin et de ses consultants en mal de tendresse, bordel ?
Ce billet est un vrai coup de colère noire que je peine à contrôler (mais je m'y applique, promis).
Je viens encore d'apprendre quelque chose qui m'ulcère : un de mes contacts, un brave type, se serait fait exclure de Linkedin pendant une journée.
Bon déjà, je vous dis pas : quel psychodrame pour si peu !
C'est vrai quand même : le simple fait que j'en fasse un sujet, qu'il en fasse un sujet, que d'autres en fassent un sujet... Peut légitimement sembler puéril.
Mais on peut aussi comprendre que cela l'ait profondément affecté.
Et vous allez réaliser comme moi, que derrière ce psychodrame sans importance, ce trame la toile de fond métaphysique des maux de l'humanité qui sont la voie royale, si l'on n'y prend garde, à bien plus répréhensible.
C'est un signal faible, qui nous renseigne sur la réalité du tissu social.
Si j'en parle ici, c'est aussi que l'affaire m'a stupidement éclaboussé : et je vais d'ailleurs expliquer pourquoi.
Je consigne un message codé dans le cloud
Je souhaite que cette page me permette de l'exploiter - si besoin (mais j'espère pas) - comme une référence, dont je pourrai produire le lien à chaque fois qu'on me remettra dans la même position embarrassante.
Si j'envoie cette URL de façon individuelle,
cela voudra dire ce qui suit :
"là, tu vois, t'es en train de te mettre dans le même scénario, tu es en train d'incarner le concept de sale con développé par un grand professeur à Stanford : Robert Sutton".
Mon but : ne jamais avoir à réexpliquer tout ça.
Alors je le consigne.
Inquiétez-vous donc si je vous produis à titre personnel ce lien : c'est qu'il s'agit, a minima, d'un rappel à la réalité. Ça peut aussi vouloir dire qu'un sale con s'est éveillé en vous - et j'ose espérer que la chose n'est que passagère.
Quand les foules ne pensent pas.
Alors voilà ce qui se passe :
Je suis interpelé par la symbolique nauséabonde de la chose, aussi anecdotique que paraisse cette exclusion de Linkedin.
Car voyez-vous, le plus édifiant, c'est quand les sales cons semblent agir en meute.
En effet, on ne peut être exclu du plus grand réseau professionnel qu'à la demande d'autres utilisateurs. Il faut qu'ils soient plusieurs, pour que ça marche.
Généralement, dans le petit Landerneau, ils sont courageusement ligués contre la personne à exclure...
Ils ont, je suppose, à leur tête un super sale con, l'instigateur du mouvement, qui traîne dans son sillage gluant de bêtise quelques sales cons malgré eux.
Alors...
Quels sombres scribouillards ont-ils pu s'atteler à faire quelque chose d'aussi pathétique ?
TABOU.
Je tiens à pousser ce cri : quelle que soit la nature de la discorde - c'est juste... profondément méprisable.
J'insiste : dès lors que l'exclusion du réseau fonctionne par le truchement de la délation organisée, cela en dit malheureusement long sur la mauvaise qualité du tissu social - dont nous sommes tous responsables soit dit en passant.
Et d'une, c'est déjà très bête de faire ça : puisqu'il suffit de faire comme moi avec les adversaires toxiques : les blacklister, ça marche très bien.
Point.
Et de deux : ne faites pas quelque chose d'aussi moche.
Sur le plan éthique : c'est juste misérable.
Parce que c'est un réseau professionnel central dans la vie des gens - donc toute exclusion est une riposte mal graduée. C'est forcément, toujours, disproportionné, inacceptable.
Une telle action devrait, à l'échelle de votre écologie intime, de votre système de valeur, de votre boussole morale, vous apparaître comme un tabou ultime.
Même votre pire ennemi ne méritera JAMAIS de perdre ses chances de trouver un job, ni d'être grillé par ses pairs.
Je vous propose une méthode simple,
pour éviter toute tentation.
Pour vous mettre à l'aise, j’ai bien mieux pour celles et ceux qui voudraient maîtriser leur environnement :
-
- Organisez vos propres communautés au lieu d'essayer de maîtriser celles qui sont trop grandes pour vos ambitions.
- Je m’autorise à vous donner mon propre credo - c’est certes du boulot, mais ça vaut la peine de créer vos propres cercles de confiance en off.
- Si vous voulez construire de la « B.I. » avec celles et ceux qui en valent le coup : invitez-les dans des fils de discussions privés. Les vôtres.
- Ou même, avec un peu plus de temps et de volonté certes, vous pouvez faire comme moi avec le présent blog - qui est aussi mon réseau social privatif. Si vous voulez des conseils, je veux bien en donner, il suffit de demander (gentiment, hein).
- Sinon plus simple, sur WhatsApp : je le fais d'ailleurs avec succès, en compagnie de la core team des 11 d’EFFORST, et avec un peu plus de 60 membres actifs. Nous y vivons de fort gratifiantes et fort stimulantes conversations.
Et croyez-moi : recréer un cercle virtuel de contacts avec qui tenter de nouvelles expériences - c'est une très bonne idée.
Pour l'avoir initié, je confesse volontiers l'atout majeur d'une micro communauté confidentielle, construite à la main : c'est que j'y suis chez moi.
Vous voyez l'idée ?
Alors, pas mal d'implications avantageuses.
Voici la principale - dans le domaine de la gestion du collectif :
Quand un sale con, qui ne comprend pas qu’il m’emmerde et qu’il est dans MA surprise party, m'insupporte à force de répéter « moi je », et rien d’autre que « moi je » (sans compter qu’il ou elle ne pige rien à l’intelligence collective) alors je n’en fais pas tout un plat : je le sors.
Puisque je suis chez moi.
D'ailleurs ce n'est pas toujours, forcément un sale con : c'est parfois que nos objectifs divergent.
Cette seule possibilité me permet d'éviter d'adresser à la personne que je sors un affront public, notamment si je ne me suis pas senti attaqué. De la sorte, les choses se passent en douceur, et en totale discrétion.
Mais aussi : parce que JE suis garant de l'équilibre d'un cercle minuscule dans lequel il me semble essentiel de favoriser une bonne atmosphère d'échange.
Ma fête. Mes amis. Pas de presta, pas d'obligation. Mon univers.
L'intuiti collaboratis avant tout.
Si j'avais croisé le sale con dans une boîte de nuit, pourvu qu'elle soit assez grande, j'aurais changé d'étage ou au pire, quitté les lieux pour une autre soirée si ç'eut été intenable.
Par contre voyez-vous, dans le contexte de Linkedin c'est franchement pas le même esprit.
Exclure un mec de cet environnement, c'est nuire à sa vie, à sa réputation, à son intégrité mentale. C'est une réaction disproportionnée.
Aller voir les videurs de Linkedin pour sortir quelqu'un qu'on n'aime pas (quand bien même cela serait-il objectivement, et sans l'ombre d'un doute, un super sale con) : c'est profondément irresponsable.
En plus d'être con.
Mais tellement con que c'est alors vous, qui devenez le "sale con" de service si vous faites cela.
Pourquoi est-ce que je prends la peine d'écrire ça ?
Il y a une petite historique là-dedans.
Je vais essayer de le dire vite. Je suis un peu en train de décolérer, là. Rassurez-vous.
Parce que je me retrouve, peut-être à cause d’EFFORST, souvent à devoir faire l’arbitre en privé. Le maire du village que je n'ai pas du tout, mais alors pas du tout envie d'être.
Je n'aspire qu'aux stimulantes, et souvent très chouettes discussions que produit l'intelligence collective et ça, quand ça marche, c'est presque émouvant.
Heureusement que c'est plutôt la règle d'ailleurs. et que ces bisbilles sont rares, bien que puissamment urtiquantes.
Mais les querelles d'égos en font partie. Certes.
Et ces histoires convergent parfois vers moi.
Alors, ne me liront donc ici que celles et ceux que cela concerne (et ceux qui, bien malgré eux le plus souvent, sont embarqués dans leurs petites cabales qui terminent tout-à-l'égoût) :
Parce que chers amis, si tant est que j'aie une minuscule influence - je veux en finir.
Et le dire officiellement :
Ce n’est ni pro, ni malin que de jouer à cela sur Linkedin !
Au surplus, je ne suis pas intéressé pour jouer aux sages de service dans le cadre de tels enfantillages. Je l'ai déjà trop fait.
Tenez, le gars, le fameux blackilisté, donc, est un brave gars. Bon. Il a eu des démêlés (pour s'être moqué de lui dans un post) avec un des membres d'EFFORST lui aussi présent sur mon groupe WhatsApp - et j'ai réussi à rester discret, dans leur propre intérêt. J’ai passé une soirée ridiculement mal investie à retenir ledit membre de porter plainte contre lui. Sic. Une plainte. Et re-sic. Le brave gars, il faut dire, fait parfois très à tort, de la critique « ad hominem » : ça fait partie de son humour border line.
Alors, pour calmer le jeu, je lui ai amicalement déconseillé de poursuivre cette démarche, d'autant plus à l'aise qu'il ne m'a jamais attaqué (bien au contraire), tout en lui disant de conserver ce qui le rend si authentique et touchant. L’autre en face, était prêt à déclencher le plan ORSEC, comme si le billet dudit brave gars allait lui porter ombrage (tu parles !).
Tout ça pour une petite remarque désagréable : il avait déjà effectué un constat d'huissier. Je te jure. Sic sic sic. Ambiance délétère.
Et pour les deux j’ai conclu, et leur ai dit à vive-voix, à TOUS LES DEUX :
« dans le doute, comportez-vous en stratèges, les mecs ! »
Prenez des décisions de stratèges !
En d'autres termes ici ça veut dire, seule conclusion saine : évitez-vous, c'est tout.
Linkedin, c'est grand.
Que dis-je : c'est immmmense.
Si vous souhaitez mieux contrôler votre environnement de discussion : faites comme moi, en complément, vous pouvez toujours construire un espace confidentiel. Voir méthodo ci-dessus.
Mais ne cherchez pas à contrôler Linkedin : c'est tout à fait idiot.
Dans mon groupe WhatsApp des contributeurs EFFORST, avec 60 personnes : c'est certes, vite toxique, étroit, étouffant même, si on ne prend aucun plaisir à y subir un sale con de passage.
Récemment, un sale con (au sens de Bob Sutton, toujours) profondément pénible (pour moi) a été sorti de MON groupe WhatsApp.
Parce que là voyez-vous la différence de taille, c'est que, je le rappelle, non seulement je suis chez moi, mais cet espace n'est même pas plus grand qu'un dé à coudre comparé à l'océan Linkedin.
Et que, le truc que le sale con ne comprend pas, parce qu'il est généralement très limité, c'est que je ne facture pas mon temps à orchestrer ces partages : je veux juste qu'on soit bons amis, dans un bon état d'esprit. En bref, je veux pas qu’on m’emmerde.
Bottom line :
La vie est trop courte pour ça.
Je l’ai donc sorti, ce sale con, sans rien dire de cela à qui que ce soit.
Le tabou ultime serait de dénigrer (même involontairement), un professionnel.
Je ne le supporte certes pas, je pense que c'est un sale con, mais je me doute que ce n'est peut-être que très subjectif.
Aussi ai-je pris soin de préserver notre échange 100% privé : encore heureux me direz-vous à fort juste titre, puisque l’inviter ne fut peut-être que mon erreur après tout.
Pas même la sienne.
Ça ne « matchait » pas - comme on dit en Amérique.
C’est tout : et cela ne regardait que nous deux.
Je le lui ai donc expliqué en privé, et j’ai même terminé mon message par un truc du genre : « je peux me tromper ». Mais j'ai été très, très franc. Pour ne pas insulter son intelligence en circonvolutions hypocrites.
Eh bien voilà le résultat :
Confirmant mon intuition générale, à savoir que le sale con est aussi caractérisé par son potentiel de langue de pute, que fait-il ? - Il balance, dans un esprit fort chevaleresque, d’une redoutable distinction, un message à sa communauté pour me pointer du doigt, avec une mauvaise foi victimaire pachydermique, comme si j’étais un censeur, comme s'il avait été spolié, pire - comme s'il avait été exclu d'un parti politique, ce sale con.
Alors que j’ai juste sorti de MA petite fête un mec qui me la rendait (vraiment) désagréable.
Au lieu de faire son autocritique, il a d'ailleurs accompli son autodafé au passage en s’illustrant par le niveau intellectuel et éthique je lui soupçonnais (dans mes pires hypothèses).
Comble du crétin anxiogène : il est à deux doigts de convoquer une conférence de presse pour évoquer sa fêlure narcissique pour quoi, déjà ?
- Ah oui : avoir été sorti en lousdé d'un groupe WhatsApp...
Vraiment, les problèmes de la Palestine avaient l'air d'un jeu de quilles à côté de la profondeur de son désarroi égotiste.
Bref. Un sale con, quoi.
Subjectivité versus Objectivité
Mon point c’est le suivant : un peu de mesure, que diable.
C'est vrai que les réseaux sociaux, publics ou privés, infiniment petits ou giga-dantesques, drainent leur lot de petites blessures narcissiques.
Mais il faut faire l'effort d'en garder la vision des justes proportions.
OUI, certes : tu peux sortir un sale con d'une fête privée chez toi. Là, toute subjectivité est autorisée.
Mais NON : tu ne peux pas comploter pour faire exclure ton adversaire d'un plus grand réseau qui n'est pas le tien, ni encore moins porter plainte au premier grief. Réfléchis aux conséquences : abîmer une réputation pro, c'est LE tabou ultime. C'est inhumain. Tu abîmes aussi sa famille et ses proches. C'est appliquer un élan totalement subjectif dans un monde factuel et objectif. Ce qui fait de toi, à ton tour, un super sale con.
Pour te préserver d'une telle tentation, je te donne donc ma recette pour ne plus être tenté : fais comme moi, entretiens bien bien bien tes rélations de niveau 1, établis un premier cercle de confiance - celui-là, tu en es le chef de projet, non, mieux, attends - tu en es LE chef d'orchestre. Tu as instauré une réelle légitimité dans son contrôle. Tu peux même y être ton sale con local : celui-là ne fait de mal à personne. Parce que, de toute façon, ceux qui ne t'aiment pas partiront, et que, de même, ceux que tu aimes et qui t'aiment resteront. Ces liens émotionnels y sont discrets pour le reste du monde.
Dans ce contexte en vase clos, on a bel et bien le droit de ne pas aimer quelqu'un au point de ne pas résister à la tentation de l'affubler du sobriquet de sale con.
Même si je déteste ça. Sincèrement.
Mais je peux dire qu'au taux de 1% d'exlusion de pénibles sales cons que "je ne sentais vraiment pas", je ne suis pas particulièrement parano ni ayatollesque. je m'en sors honorablement.
Une explication à cela :
J'aime jusqu'aux profils atypiques et déjantés, dérangeants, provocateurs, urtiquants, impertinents.
Mais parfois il n'est qu'un seul et unique concept pour définir son interlocuteur : le sale con. Terrible, mais vertigineusement vrai.
C'est triste, mais lui, comme l'explique magistralement Sutton, est ingérable.
Il grippe la dynamique collective.
Toutefois, même dans ce cas de figure : je ne puis me permettre de l'exclure qu'à la condition expresse que cela se produise dans l'absolue confidentialité d'un cercle minuscule : le mien.
Évitons alors la dissonance cognitive :
S'éloigner d'une personne toxique, ou l'éloigner de son premier cercle, ce n'est pas de la "censure".
Seulement voilà, par définition de son sale caractère, le sale con, plutôt que de se remettre en question, ou de mettre ce "mismatch" sur le compte d'une incompatibilité entre personnes (on est toutjours, c'est bien connu, le sale con d'un autre) - va essayer d'exploiter son exclusion dans un délire victimaire consistant à faire de vous, en l'occurence, l'unique, le seul, le vrai sale con.
Et là : ça se complique.
On n'est plus sûr de rien à vrai dire.
Si ce n'est qu'à cet instant précis, le sale con qui n'était qu'un sale con de mon point de vue subjectif, devient un sale con de façon indubitablement objective.
Voilà pourquoi ma méthode est bonne parce qu'elle ne repose aucunement sur ces rapports inter-subjectifs.
Elle repose sur la distinction entre :
- le monde subjectif dans lequel tu peux inclure/exclure qui tu veux sans causer de psychodrames,
- le monde objectif (caractérisé par sa dimension publique et son usage quasi universel ouvert à tous) : où l'exclusion laisse une trace objective néfaste.
Voilà pourquoi le seul et unique moyen d'eviter de commettre une injustice, c'est de se reposer sur la réalité des proportions environnementales : on n'exclut les indésirables en finesse, en totale confidentialité, QUE de son carnet d'adresse privé, de son cercle confidentiel.
On ne le met PAS au ban de la société, dans sa version que je qualifie pour simplifier, d'univers objectif (type un immense écosystème tel que Linkedin).
Donc : créez de petits cercles subjectivistes (moi c'est WhatsApp, mais d'autres appliquent leurs stratégies de cooptation et filtrage via des groupes Linkedin confidentiels, ou des groupes Facebook).
Là, faites votre loi, imposez vos décisions unilatérales. Mettez un videur grognon à l'entrée du club. Faites-vous plaisir. Ça ne se verra pas. Ou si peu.
Sortir de cette intimité, et passer à la planification grandeur nature pour :
- Établir des petits jeux délateurs dans l'univers objectif,
- Y promouvoir les diffamations minables,
... C'est s'exposer au risque d'officialiser votre positionnement d'absolu sale con : le sale con objectif, incontestable.
Le vrai, l'authentique, quoi.
Un véritable statut auto-proclamé. L'homme-sandwich avec écrit devant et derrière : "je suis un super sale con".
Mais il y a pire, au fond, dans cette démarche qui vous trahit.
Elle laisse alors transparaître un gros machin moins cocasse : le vilain monstre vert de la jalousie qui vous habite.
Ah, la jalousie.
La passion triste par excellence.
Quand on dit que les français sont jaloux, c’est pas tout à fait ça, qu'il faut dire.
Parce qu’on a tendance à associer cette jalousie en réaction à la réussite sociale des autres.
Or c'est inexact.
Cette jalousie - qui n'épuise que les jaloux eux-mêmes dans la vacuité de leur propre existence - a ceci de typique qu'elle s’exprime à l’attention de ses égaux, de ses pairs. De ceux à qui on a la fâcheuse tendance de se mesurer par esprit de compétition mal placé.
Déjà Spinoza, qui avait parfaitement circonscrit et analysé cette jalousie-là, l’avait décrite comme une « passion triste » : une certaine propension à se comparer aux autres.
Et à se rendre malade tout seul à s'y égarer.
Mais en même temps, il y voyait un des déterminismes auxquels nous pourrions échapper.
À condition de l'identifier comme tel, et de le vouloir.
Et s'il avait été de nos contemporrains, j'ose espérer que Spinoza eut ajouté : "et d'être moins con". De toutes proportions garder, quoi.
Eh bien les mêmes qui me fatiguent le soir jusqu’à minuit, à obtenir, sans même penser à dire merci, une médiation à mes frais et aux frais de ma famille auprès de qui j'ai loupé un dimanche soir pour motif diplomatique de la plus haute importance, et qu’avec un maximum de bienveillance je tente de rabibocher et de leur éviter un long procès, les mêmes qui bouffent ma patience et mon temps facturable (je suis overbooké les mecs !), les mêmes font apparemment courir le bruit que j’aurais disqualifié personnellement le brave gars sus-mentionné auprès de Linkedin. Comme si c'était mon problème, et surtout, comme si c'était logique alors que je passe mon temps à essayer de les sortir de leurs bouzins respectifs.
La quatrième dimension du non-sens, en somme.
Penauds, et évidemment confrontés par mes soins à la bêtise ultime d'un tel soupçon, ils m'affirment alors être eux-mêmes les victimes d'un bruit colporté par un autre sale con.
Ah.
Attends, ça fait beaucoup de sales cons, là... On en est où, déjà ? - Je te rassure, je m'y perds aussi.
Ah, si : il y a celui que j'ai exclu de mon cercle privé, et ceux qui se sont invectivés au point que Linkedin en a exclu un à la demande de leur groupe soudé dans sa connerie.
Et moi, j'ai été l'arbitre de ces cons.
Pardi, on se croirait dans un scénario tordu : tout semble alors indiquer que le premier sale con exclu de ma surprise-party perso, ait dû par conséquent, par mesure de rétorsion en phase avec sa psychologie de sale con option anguille, entretenir l'idée que j'avais moi-même demandé l'exclusion du fameux brave gars à l'humour borderlinesque évoqué ci-dessus.
Le retour du corbeau masqué.
Rebelotte.
Le scénario est si sophistiqué qu'on prévoit un remake des Infiltrés (sous-titré : "cette fois, c'est juste la loose !") avec De Niro et Al Pacino.
Allez, j'arrête.
Qu'ils jouent, si ça remplit leurs journées.
Mais franchement, pour celles et ceux qui me connaissent, et qui subodorent mon penchant pour l'honneur (à quoi s'ajoute la complexité de mon emploi du temps qui rend la chose inenvisageable) : vous m'imaginez vraiment en train de scribouiller une petite plainte d'aigrefin mal embouché à l'attention des videurs de Linkedin ?
- Sérieusement ?
L'évolution darwinienne du sale con
se produit au niveau de la "tapette".
Je ne sais même pas qui aurait eu le réflexe de faire courir ce bruit, si ce n'est l'autre sale con.
Vous vous rappelez : le sale con subjectif qui aurait gagné à rester anonyme, et qui s'est auto-upgradé en sale con objectif tout seul comme un grand.
Quoiqu'il en soit, je verse au dossier de Sutton, un terme plus adapté, un avatar plus avancé du sale con (sa mutation inéluctable, si l'on y pense, quand il persiste et signe) : c'est une belle petite tapette.
Vous savez la tapette : tout juste bonne à écraser des mouches.
Bon sang !
Comment peut-on être aussi petit ?
- Quand tout ce qui émane de moi, quand bien même eussé-je les pires défauts, c'est une franchise sans faille : ma réputation de « mec cache » me précède où que j’aille. (C'est mon blog, il faut bien que je sois un tantinet égotiste, hein).
Alors voilà mon message auxdites tapettes : je ne suis pas une petite nature, je dis toujours de gré à gré ce que je pense.
Je suis de constitution courageux et franc.
J’ai des couilles.
Pardon du cliché - je sais qu’il y en a que ça énerve au plus haut point, surtout dans ce monde désormais policé, bouffi de politiquement correct, eh bien tant pis, et justement : qu’ils fassent avec, puisque je m’assume, viril et sexué.
Je ne supporte pas les petits hominidés veules et égocentrés qui font de la délation un sport de 12ème sous-sol.
Je n'ai pas non plus de problème d'ego qui puisse aussi pathologiquement réduire la taille de mon scrotum - maladie dont semblent frappés les délateurs dans leur vaste majorité.
Plus sérieusement :
Dans cet écosystème il y a malheureusement beaucoup de tension, parce que beaucoup sont en concurrence, et ne savent pas toujours valoriser une saine émulation.
Eh bien chers amis abonnés à la sale-connerie : bannissez les comportements de cloportes si vous voulez qu’on recommence à vous considérer.
La meilleure manière de regagner des parts de marchés ou de mieux vous occuper l'esprit, c’est de ne jamais vous départir de la seule chose qu’un homme peut mettre en avant jusqu’à sa dernière heure :
Sa dignité.