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Grâce à mon camarade David Musseau, j’ai appris un concept utile (du moins dans mon métier) : La "parrhêsia" foucaldienne. Et grâce au sémillant JC Hériche, poil à gratter devant l’éternel, l’anti-thèse de la parrhésia permet de saisir l’ambivalence de la posture :     Tantôt source de libération d’une parole subversive, salutaire, Tantôt expression du vomis émotionnel des émissions de télé-réalité (« gratter ses plaies émotionnelles en public »)   Bref, comme à mon habitude, je partage des choses qu’il est utile d’apprendre :   Si ces « take-away » vous parlent, si vous pensez que les réseaux sociaux sont bénéfiques au moins sur ce point, je vous encourage à nous encourager :-)   Je livre d’ailleurs l’échange complet entre David, Romain, JC, Stéphane, sur mon blog - ce serait dommage de perdre ça (initialement développement dans notre groupe Telegram) :  
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Grâce à mon camarade David Musseau, j’ai appris un concept utile (du moins dans mon métier) :

La "parrhêsia" foucaldienne.

Et grâce au sémillant JC Hériche, poil à gratter devant l’éternel, l’anti-thèse de la parrhésia permet de saisir l’ambivalence de la posture :  

Tantôt source de libération d’une parole subversive, salutaire,

Tantôt expression du vomis émotionnel des émissions de télé-réalité (« gratter ses plaies émotionnelles en public »)

 

Bref, comme à mon habitude, je partage des choses qu’il est utile d’apprendre :

 

Si ces « take-away » vous parlent, si vous pensez que les réseaux sociaux sont bénéfiques au moins sur ce point, je vous encourage à nous encourager :-)

 

Je livre d’ailleurs l’échange complet entre David, Romain, JC, Stéphane, sur mon blog - ce serait dommage de perdre ça (initialement développement dans notre groupe Telegram) : 

Keywords:  parrhésia
Related expertises:  rhétorique

David Musseau :

Bonjour cher Frédéric j'adore le parallèle des passions tristes de Spinoza ????????

(rappel : en réaction à ce post)

⚙️ Je pense que tu mets en exergue dans cette vidéo, le franc-parler, la franchise dans le discours ????... une sorte de "parrhêsia" foucaldienne (Foucault, 2001, p. 348) :

????« Parrhêsia, étymologiquement, c’est le fait de tout dire (franchise, ouverture de parole, ouverture d’esprit, ouverture de langage, liberté de parole). Les Latins traduisent en général parrhêsia par libertas. C’est l’ouverture qui fait qu’on dit, qu’on dit ce qu’on a à dire, qu’on dit ce qu’on a envie de dire, qu’on dit ce qu’on pense pouvoir dire, parce que c’est nécessaire, parce que c’est utile, parce que c’est vrai. »

Foucault, M. (2001). L’herméneutique du sujet. Cours au Collège de France (1981-1982). Paris : Gallimard/Le Seuil.

✴️ Cette parrhêsia n'est en rien de la rhétorique, car ELLE se soucie de "la vérité" et suppose quelque courage ????☀️

#CriticalThinking ;-)

 

Romain HABIG, [02.03.21 11:17]

Intéressant ???? 

JC avait fait un post LinkedIn sur la parrhésie il n y a pas très longtemps.

Qu’il décrivait comme le fait de « gratter ses plaies émotionnelles en public » si je ne me trompe pas (l’expression m’avait marqué !)

 

JC Heriche, [02.03.21 15:48]

[In reply to Romain HABIG]

Oui Romain. David en donne la version positif avec la def qu'en donne Foucault.

En 1980, on a Foucault. En 1990, Delarue. Et en 2020, Hanouna. Voilà à quoi mène la parrhesie.

En même temps, on peut imaginer que Foucault aurait adorer la séquence du plat de nouille dans le slip. Illustration parfaite de la parrhesia

T'aimes pas la parrhésia ? Non, mais allo quoi !

 

 

David Musseau [02.03.21 16:51]

Oui JC je reprends les cours de Foucault sur ce sujet (Collège de France et aussi Berkeley en 1983).

Foucault explique qu’il existe deux types de parrhésia qu'il faut distinguer. 

Premièrement, il y a un sens péjoratif, pas très loin du mot « Bavarder», et qui consiste à dire tout ou tout ce que l'on a en tête sans réserve. Ce sens péjoratif se retrouve chez Platon, par exemple, où chacun a le droit de s'adresser à ses concitoyens et de leur dire n'importe quoi - même les choses les plus stupides ou les plus dangereuses pour la ville. 

Mais il s’avère la parrhésia n'a pas ce sens péjoratif dans les textes classiques, et est plutôt positive.

Ce que Foucault ajoute dans ses cours, ce sont les conditions morales nécessaires de la parrhesia, en ce sens :  

« S'il y a une sorte de Preuve de la sincérité du parrhesiastes, c'est son courage. Le fait qu'un locuteur dise quelque chose de dangereux - différent de ce que la majorité croit - est une forte indication qu'il est un parrhésiastes. »

« Dans la parrhèsia celui qui parle fait usage de sa liberté et choisit le parler franc au lieu du mensonge ou du silence, le risque de mourir au lieu de la vie et de la sécurité, la critique au lieu de l'adulation et le devoir moral au lieu de son propre avantage ou de l'apathie morale. »

????Nous sommes ici loin de l’obscénité télévisuelle dont tu cites certains parangons????????

— Foucault, M (1983). Discourse and Truth: the Problematization of Parrhesia. 6 lectures at University of California at Berkeley, CA, Oct-Nov. 1983

 

JC Heriche, [02.03.21 19:03]

Bravo pour cette synthèse sur la "bonne" parrhésia. Aurais-tu des exemples modernes ? Pour ma part, je ne vois que confidences mal placées, déversements intimes et autres victimisation lacrymale dans l'espace de la parole publique qui ne se retient pas.

Stéphane CALLO, [02.03.21 20:01]

Alain Damasio qui parlait à l’instant sur France Culture est pas mal dans le style faire usage de sa liberté et du parler franc...

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