(Note. Je m'efforce désormais d'apporter régulièrement un traitement critique à un proverbe ou une citation remplis de bons sens, mais nécessitant qu'on les enrichisse d'un petit coup de principe de réalité - histoire de s'amuser un peu, sans se prendre au sérieux, mais avec en tête de développer une forme d'auto-défense intellectuelle. Mon but est de bousculer l'abus de "prêt-à-penser", et promouvoir l'esprit critique. Précision importante : mon analyse est intempestive, subjective. Je peux me tromper ou n'avoir qu'une réaction des plus biaisée, incomplète : je serais ravi d'en débattre - c'est d'ailleurs le but, partager - ce que je fais d'ailleurs régulièrement avec des sujets de ce type, sur divers autres espaces de discussions propices à l'analyse et notamment oralement sur ClubHouse, club "CriticalThinking")
Très joli proverbe hébreu - qui fait certes du bien à l'âme.
Mais nécessite une nuance salutaire pour quiconque veut bien la méditer.
Plus précisément, on peut aisément concevoir la beauté de la démarche, la vertu qu'elle décèle, savoir garder à l'esprit cette aspiration supérieure - mais en s'inspirant des indélicatesses du quotidien, en retirer un enseignement plus adapté :
N'est-il pas plus avisé de se rappeler, non sans quelque fierté bien placée, des choses que l'on a bien faites, de la générosité qu'elles impliquent ? - Non pas bien sûr, pour en tenir le décompte mesquin, ni tenir comptabilité de notre mansuétude,
Mais pour ne pas laisser les impostures s'accumuler et tirer parti de nos dons mal ciblés : c'est en effet très beau de savoir donner sans arrière-pensée, mais c'est en quelque sorte irresponsable que de le faire en maintenant ainsi sous perfusion de nos élans du cœur ceux qui s'en repaissent abusément.
Ce n'est pas leur rendre service que de les entretenir dans le bénéfice de notre bonté, et c'est surtout desservir ceux vers qui l'on devrait cibler cette aspiration au don. Nos ressources, et notamment notre temps altruiste, sont en effet limités.
Alors, aucune posture, si raisonnée soit-elle, ne sera certes jamais parfaite, mais il est préférable de les affecter autant que possible à ceux qui savent aussi les accueillir et en être les plus dignes.
La candeur angélique a ses limites que la raison ne saurait ignorer.